En ce début de nouvelle année, l’AEC / René Nelli vous invite à assister à une nouvelle conférence, Carcassonne, samedi 23 janvier 2016, à 14 h 30, Auditorium de la chapelle des jésuites, entrée libre et gratuite:
L’adoptianisme. Une doctrine christologique considérée comme hérétique par Rome et par le pouvoir carolingien au VIIIe et IXe siècles.
Cette question sera traitée par André BONNERY, docteur d’Etat de l’Université de Strasbourg, spécialité histoire du christianisme ancien.

Actes concernant la crise adoptianiste. IXe siècle (821). Munich Bayerische Staatsbibliothk, Clm 14468. Provenance Ratibonne.
A la fin du VIII° siècle, l’église d’Espagne exprimait une doctrine christologique considérée comme hérétique par Rome et par le pouvoir carolingien.
En effet, pour Tolède, la seconde personne de la Trinité, le Fils, devait être considéré comme Dieu, non par nature mais par adoption : c’est l’adoptianisme. Cette question théologique serait sans doute restée limitée au domaine hispanique si elle n’avait été brillamment soutenue par l’évêque Félix d’Urgell. Or, vers 780, Urgell et sa région avaient été incorporés à l’empire carolingien avec la Narbonnaise et le nord de la Tarraconnaise. L’adoptianisme fit de rapides progrès dans ces anciennes provinces wisigothes. Charlemagne qui s’était fait le défenseur de l’orthodoxie romaine craignit que, la querelle adoptianiste ne recouvre une tentative de résistance à sa domination sur une région récemment conquise, où son pouvoir était mal assuré. Elle mettait en cause également sa politique d’expansion en Espagne dans la mesure où il ne pouvait compter sur l’appui de l’Eglise wisigothique espagnole et de son primat, l’archevêque Elipandus. Charlemagne mit donc tout son poids dans le combat contre l’adoptianisme et il n’eut de cesse que de faire condamner Félix d’Urgell avec l’appui du pape des évêques et des moines de Septimanie.


La querelle adoptianiste, outre sa dimension religieuse, constitue un épisode important dans l’intégration de notre région à l’Empire carolingien.