Samedi 08 octobre 2016, l’AEC vous invite sur les traces des cathares en Fenouillèdes (Pyrénées-Orientales). Visite du château de Fenouillet avec l’archéologue médiéviste David Maso et visite du site et de la chapelle Notre-Dame de Laval à Caudiès-Fenouillèdes.

19 septembre 2016

Une journée gratuite pour les adhérents de l’AEC et les habitants de Fenouillet et Caudiès . 6 euros de participation pour les autres. Possibilité de prendre un repas en commun à midi (prix du repas proposé: 19 euros).

Le bulletin d’inscription est à télécharger ici : programme-jd-aec-a-fenouillet-octobre-2016

10 h : Point de rendez-vous à Fenouillet, hameau de la Vilasse, au pied
du château (RDV devant l’église du village, voir photo ci-contre).

10 h : Accueil des participants par notre présidente Annie Lambert et
le maire de Fenouillet Jean-Louis Raynaud. Café.

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10 h 30 – 12 h 00: Visite du village et du château de Fenouillet, commentée
par David Maso, archéologue médiéviste, responsable des
fouilles du castrum. Accès facile mais chaussures de marche requises.
Etabli sur les premiers contreforts pyrénéens, le site castral de Saint-Pierre de Fenouillet a été pendant trois siècles le siège d’une puissante vicomté médiévale, entre le début du XIe siècle et la deuxième moitié du XIIIe siècle, avant de s’effacer en raison de la prise de pouvoir sur ce territoire par l’autorité capétienne à la suite du traité de Corbeil (1258). Les fouilles menées depuis 1994 par l’archéologue
David Maso et ses équipes ont permis de révéler et consolider les vestiges d’un vaste castrum d’environ 10 000 m2 qui offre la rare opportunité de visiter une place fortifiée vicomtale antérieure au milieu du XIIIe siècle et qui n’a donc subi
aucune des modifications engagées par les architectes capétiens à Peyrepertuse ou Puilaurens. Au cours des événements de la Croisade albigeoise, les vicomtes de Fenouillet apportent un soutien actif à la résistance méridionale et au catharisme. Bons hommes et Bonnes femmes habitent encore le castrum dans les années 1240-1246.Devenu propriété du comte de Roussillon, Nuno Sanche en 1229, le château
intègre le domaine royal capétien après 1258. Devenu obsolète, il sera totalement démantelé à la charnière des XIIIe et XIVe siècles.9322102693221844
12 h 00 : Départ pour Caudiès-de-Fenouillèdes (par la D9).
12 h 30 – 14 h 30 : Déjeuner en commun. Salle municipale de «La
Bulle», 26 avenue du Roussillon, à l’angle de l’avenue du Roussillon
(D1117) et de la rue des Etudes (Départementale 9).

14h 45 – 16 h 00 : Visite du site et de la chapelle champêtre Notre-Dame de
Laval. A partir de la salle du déjeuner, reprendre la D9 en direction
de Fenouillet.
caudiesCette belle chapelle champêtre du XVe siècle occupe l’emplacement d’une première
église signalée en 935. L’ermitage attenant date du XVIIIe siècle. Au nordouest
de la chapelle, un portail marque l’emplacement du cimetière désaffecté. Il semble dater du Xe siècle et provenir de la première chapelle détruite. A l’intérieur, très beau décor des XVIIe et XVIIIe siècles.caudies-nd-laval2


L’AEC / René Nelli a le plaisir de vous inviter à assister à ses deux prochaines conférences.

29 octobre 2014

Samedi 29 novembre 2014, Auditorium de la chapelle des Jésuites , 14 h 30, entrée libre

h-norbertus-van-premontre_hendrik-causc3a9_grimbergen1Hérésies médiévales en Flandre et dans les Pays-Bas au début du XIIe siècle. L’hérétique Tanchelm ou Tanchelin, un proto-cathare ?

Une conférence de Michel Gybels, administrateur de l’AEC / René Nelli

Tanchelin, Tanchelm ou encore Tanchelin d’Anvers est un moine réformateur religieux, un prophète « communaliste » du début du XIIe siècle, connu surtout pour son antisacerdotalisme. Selon certaines sources il aurait fait partie de l’entourage du comte Robert II de Flandre (Robert de Jérusalem), dont il est peut-être officier ou notaire qui avait suivi le duc Godefroy de Bouillon en Croisade en Palestine (1096-1099). Tanchelin commence à prêcher en Hollande, en Zélande, en Flandre et en Brabant dès 1110. Ses critiques sont dirigées contre l’Église catholique romaine. Il prône l’agrandissement de l’évêché de Thérouanne jusqu’à Utrecht, prêche le refus de payer la dîme et nie la validité des sacrements délivrés par les prêtres indignes. Il opère aussi la distinction entre l’Église des simples – dont il se prétend le représentant au nom de l’Esprit qu’il dit incarner – à l’Église des clercs. Il s’oppose aux fastes et aux richesses inutiles de l’Église qu’il qualifie de bordel et vante les mérites de la vie apostolique, pour lui synonyme de pauvreté. Enfin, il favorise les mariages librement consentis par les époux. Il tire parti d’un conflit d’intérêt entre le comte et l’archevêché d’Utrecht afin de soulever le peuple anversois contre son clergé corrompu. Il dirige Anvers au nom de Dieu, s’entoure d’une garde armée et à sa dévotion il multiplie les sermons dans une ambiance d’hystérie. Emprisonné à Cologne en 1113-1114, il est libéré malgré les protestations des chanoines d’Utrecht.Finalement, il est assassiné en 1115 par un prêtre catholique alors qu’il traverse l’estuaire de l’Escaut à Vlissingen en Zélande. Toutefois ses adeptes conservent le pouvoir dans la ville d’Anvers.

Samedi 06 décembre 2014, Auditorium de la chapelle des Jésuites, 14 h 30, entrée libre

Le crépuscule d’une vicomté : l’histoire méconnue du Fenolhedès dernier foyer de la résistance à la croisade contre les Albigeois.

Une conférence de Rodrigue Tréton, docteur en Histoire médiévale.

Fenouillet & bugarach by bardou

Le castrum de Fenouillet et le pic de Bugarach.  © Photo Franc Bardou.

 

L’historiographie de la croisade contre les Albigeois et de l’annexion du Languedoc méditerranéen au royaume de France entérinée par le traité de Corbeil en 1258 a bien souvent passé sous silence la question de l’ancien pays de Fenolhedès. Pourtant, ce territoire pyrénéen, devenu vicomté aux alentours de l’an mil, a été le dernier véritable foyer de la résistance militaire face à l’Eglise et au pouvoir des Capétiens. Ce n’est en effet que onze ans après la prise de Montségur que Xatbert de Barbaira rendit les armes à Quéribus en 1255.

Quéribus by bardou

Le château de Quéribus et le Fenolhedès. ©Photo Franc Bardou.

En s’appuyant sur le résultat d’une longue enquête personnelle menée dans les archives de France et d’Espagne, le conférencier s’attachera à présenter l’originalité de la situation géopolitique du Fenolhedès et les motivations de ses derniers vicomtes tout en déroulant le fil des principaux événements qui aboutirent à la suppression définitive de la vicomté en 1262.


Guilhem Bélibaste, le dernier Bon homme occitan, mort sur le bûcher à Villerouge-Termenès en 1321

13 novembre 2011

L’AEC/ René Nelli vous invite à la conférence de Gauthier Langlois, le samedi 26 novembre 2011, à Carcassonne, dans les locaux de la SESA, au 89 rue de Verdun, à 16 h 30 :

Guilhem Bélibaste, le dernier Bon homme occitan.

Entrée libre et gratuite en fonction des places disponibles.

Villerouge-Termenès. © Franc Bardou.

Né vers 1280, à Cubières, un village des hautes Corbières, en Razès,  une terre de l’archevêque de Narbonne, Guilhem Bélibaste est berger, fils d’une famille de paysans aisés et de croyants cathares. Ses frères accompagnent fréquemment les Bons hommes dans leurs prédications. Sa vie bascule quand il tue, au cours d’une rixe, vers 1305, un certain Barthélemy Garnier, un berger de Villerouge-Termenès, autre domaine de l’archevêque de Narbonne. Garnier aurait menacé de dénoncer Guilhem et son frère Bernard à l’Inquisition. En cavale, les frères Bélibaste rejoignent les réseaux de l’Eglise cathare clandestine. Ainsi commencent les dernières années de celui qui fut le dernier Bon homme occitan connu, mort sur le bûcher sans renier sa foi au cours de l’automne 1321.

Bugarach depuis le Haut Razès. © Franc Bardou.

En 1995, Gauthier Langlois fut le premier a éclaircir les circonstances du meurtre de Barthémémy Garnier à l’origine de la vocation de Guilhem Bélibaste. A partir de documents inédits retrouvés dans les Archives des Archevêques de Narbonne, il a pu apporter de précieuses précisions au sujet de la famille de Guilhem Bélibaste et sur le parcours de celui qui fut le dernier animateur des communautés cathares occitanes. Des montagnes des Corbières aux vallées du Fenouillèdes jusqu’au coeur du royaume de Valence, il vous propose de mettre vos pas dans ceux du dernier dignitaire de l’Eglise cathare victime de l’Inquisition méridionale.


Fenouillet. Un village fortifié, lieu de refuge du catharisme.

20 octobre 2011

Le château Saint-Pierre de Fenouillet. © Franc Bardou.

La Maison de l’Archéologie de Bram propose le samedi 22 octobre 2011, à 16 heures, salle de l’Archéologie, 2 avenue du Razès, à Bram,  une conférence de David Maso, archéologue, directeur des fouilles sur le site de Fenouillet :

Le château de Fenouillet. Sept ans d’études et de travaux. 

Situé au nord-ouest des Pyrénées-Orientales, à la frontière du département de l’Aude, le château de Fenouillet est l’objet depuis 1994 d’un important programme d’étude et de mise en valeur. Les fouilles ont mis en évidence un site au fort potentiel dont l’origine remonte au début de la période carolingienne. Le château, siège vicomtal, se structure et se développe jusqu’à son démantèlement au début du XIVe siècle. A la différence de Peyreprtuse ou de Quéribus, Fenouillet n’a pas été rebâti par le pouvoir royal capétien lors de la fortification de la frontière issue du traité de Corbeil (1258). Son étude archéologique a donc permis de mettre en évidence une stratigraphie exceptionnellement conservée, s’étageant sur plus de six siècles témoignant de la naissance, de l’évolution et de la fin d’un centre de pouvoir seigneurial.

Un lieu de refuge pour les cathares traqués par l’Inquisition.

A partir des années 1240, Fenouillet est un lieu de refuge pour les membres du clergé cathare du Razès. Le sergent Imbert de Salles déclarera devant l’inquisiteur Ferrier après la chute du pog de Montségur :  » j’ai vu à Fenouillet, dans la maison de Bernard du Vivier, les parfaites Marquèse et Prima; il y avait là Caranac, un cordonnier boiteux dont j’ignore le nom, et Raymond Marti, de Fenouillet » . Bernard du Vivier et son frère Arnaud sont signalés à plusieurs reprises à Montségur. Il semble donc qu’à l’instar des châteaux contrôlés par les Niort en Pays de Sault, Fenouillet soit en liaison constante avec le pog jusqu’à sa chute en mars 1244. Vers 1245, une dénommée Saurine Rigaud fait donner le consolament à son fils mourant par les diacres Arnaud Desglat et son socius Arnaud d’Auvezines.

Fenouillet. © Franc Bardou.

Pierre de Fenouillet, faydit et condamné post mortem pour hérésie

Maître du château de Fenouillet  et du Fenouillèdes en 1209, le vicomte Peire ou Pierre de Fenouillet se montre hostile aux croisés qui ne tentent pourtant pas pendant vingt ans de le déloger. Mais le 1er juin 1229, Pierre abandonne à Nunó Sanç, seigneur des comtés de Roussillon et de Cerdagne, le château de Fenouillet et l’intégralité de sa vicomté. Nunó Sanç a alors prêté serment au roi de France Louis VIII. Il se montrera toutefois incapable d’imposer son autorité sur le Fenouillèdes qui continue à accueillir bon nombre de chevaliers rebelles au roi de France et favorables aux Bons hommes au moins jusqu’en 1242, année de la mort de Nunó Sanç. Profitant de l’affaiblissement du pouvoir du comte de Cerdagne, Pierre de Fenouillet a alors repris le contrôle de Fenouillet et de sa vicomté qu’il reconnaît cette année-là tenir  du vicomte de Narbonne Amalric Ier. Pierre finira ses jours sous l’habit de templier à l’abri des murs de la commanderie du Mas Deu vers la fin de l’année 1243, confiant sa vicomté au chevalier faydit Chabert de Barbaira. Or, Si l’on en croit les témoignages recueillis quelques années plus tard en 1261-1262 par l’inquisiteur Pons du Pouget, avant de mourir, Pierre de Fenouillet aurait reçu au sein de la commanderie la visite de deux Bons hommes venus lui administrer le consalement. Se fondant sur plusieurs témoignages, l’inquisiteur de Carcassonne prononce alors contre lui  une sentence posthume d’excommunication. Pierre de Fenouillet est condamné comme hérétique. Ses os sont exhumés et brûlés. En 1258, son ancien château de Fenouillet intègre définitivement le domaine royal capétien.