Samedi 14 avril 2018. Balade découverte sur les pas des Bons hommes à Lespinassière (Aude).

21 mars 2018

Samedi 14 avril 2018. Sur les pas des Bons hommes aux limites du Cabardès et du Minervois, à Lespinassière.
L’AEC / René Nelli, l’association Patrimoines Vallées des Cabardès et l’association Los tricaires vous proposent une balade découverte, par les chemins et les calades, à Lespinassière, aux limites du Cabardès et du Minervois. En compagnie de Jean-François Hébraud, Jean-Claude Capéra et Charles Peytavie.

Au gré de cette visite, qui nous permettra de découvrir un site naturel tout à fait remarquable, nous verrons en particulier comment dans les deux dernières décennies du XIIe siècle, les Trencavel ont mis la main sur ce castrum dépendant jusque-là, depuis au moins la fin du IXe siècle, de l’abbaye bénédictine Saint-Pierre de Caunes. Le contrôle de la vallée de l’Argent-double, importante voie de passage vers la vallée du Thoré et Saint-Pons de Thomières et de ses richesses naturelles (mines, forêts) attire les convoitises du puissant seigneur de Saissac, le chevalier troubadour Bertrand de Saissac.

Tour-donjon de Lespinassière. Photo JCl Capéra.

Charles Peytavie reviendra sur la vie tumultueuse de ce personnage qui deviendra en 1198 le tuteur du jeune vicomte Raimond-Roger Trencavel et les raisons pour lesquelles il étend à cette époque son pouvoir en Cabardès et en Minervois.
Il évoquera aussi ce que l’on sait de la présence du catharisme dans ces hauts pays du Cabardès tout au long du XIIIe siècle. Il évoquera en particulier la figure du bon homme Isarn Canois ou de Canois, infatigable prédicateur dissident présent dans cette région entre les années 1240 et 1260. Enfin, il reviendra sur le conflit important qui opposa dans les années qui suivent la fin de la Croisade la communauté des bénédictins de Caunes et l’archevêque de Narbonne Pierre Amiel pour le contrôle des dîmes de Lespinassière et comment les moines firent valoir leur droit et purent continuer d’exploiter les revenus de ce territoire devenu par ailleurs le dernier refuge des derniers bons hommes du Carcassès.


Mercredi 17 janvier 2018. Conférence-dédicace sur le troubadour Raimond de Miraval par le romancier Francis Pornon. A Pennautier (11), théâtre Na Loba, à 18 h 30.

30 décembre 2017

les-dames-et-les-aventures-du-troubadour-raimon-de-miraval.jpgPremier rendez-vous de l’année pour l’AEC  René Nelli, nous vous invitons à la conférence de Francis Pornon sur le troubadour de la Montagne Noire, Raimond de Miraval. Mercredi 17 janvier 2018  18 h 30, Théâtre Na Loba, à Pennautier.

Raimon de Miraval, troubadour de la fin du XIIème et du début du XIIIème siècles, était un chevalier de petite noblesse, originaire de Miraval, au nord de Carcassonne. Poète de cour, ami du comte de Toulouse, Raimon VI, il fut prétendant et parfois amant de plusieurs dames, dont la fameuse « Louve », Orbria, épouse de Jordan de Cabaret et fille du seigneur de Pennautier.

Il fut étudié, traduit et publié par René Nelli, intellectuel carcassonnais qui contribua à faire connaître sa pensée particulièrement intéressante parce qu’elle formule principes et questions de l’amour courtois. On peut voir dans sa vie une des premières mises en œuvre de l’art et la difficulté d’être homme à l’époque moderne, ce avec quelques siècles d’avance du fait de l’émancipation précoce de certaines dames.

Raimon de Miraval K 52v (3)Son aventure fut contemporaine de la menace et du déroulement de la croisade contre les « Albigeois » (cathares), véritable désastre en Languedoc qui ravagera la région et mettra un coup d’arrêt à l’essor de l’opulente civilisation occitane, berceau du trobar (poésie en oc) qui marqua durablement l’Europe.

Francis Pornon travaille à un triptyque romanesque publié chez TDO Editions, dont le premier volet est : Les Dames et les aventures du troubadour Raimon de Miraval, le deuxième : La Dame de Toulouse, Azalaïs de Burlatz et le troisième : La Fille du Sud, à paraître au printemps 2018. Dans ses romans historiques il s’attache à la compréhension des personnages en leur temps, pour compléter la connaissance des faits, des lieux et de l’époque en tâchant de revivre le trajet et le ressenti des personnes.Portrait 1 par Mne couleur

Sa conférence s’attachera à évoquer les aventures et la personnalité du troubadour carcassonnais et à montre l’importance de la culture occitane. Les Albigeois seront montrés voisins et compagnons d’infortune des tenants de la fin’amor, laquelle sera naturellement citée dans des chansons du troubadour. L’auteur émaillera son propos de lectures vivantes d’extraits de son livre.

 


Retour sur la journée découverte à Belpech et en Lauragais (3).

18 mars 2013

Vous êtes plusieurs à nous avoir demandé le texte du poème chanté par notre ami Franc Bardou sur le site du castel de Belpech. Il s’agissait d’un poème de Guilhem IX de Poitiers (1096-1126), neuvième duc d’Aquitaine, le premier troubadour connu et sans doute le second poète en Europe à ne pas composer en latin.

Ab la dolchor del temps novel

Ab la dolchor del temps novel

folha li bosc, e li aucel

chanton, chascus en lor lati,

segon lo vers del novel chan:

adonc esta ben c’om s’aisi

d’acho dont hom a plus talan.

De lai don plus m’es bon e bel

no vei messager ni sagel,

per que mos cors non dorm ni ri

ni no m’aus traire adenan,

tro qu ‘eu sacha ben de la fi

s’el’es aissi com eu deman.

La nostr’amor vai enaissi

com la branca de l’albespi,

qu’esta sobre l’arbr’en treman,

la nuoit, ab la ploja e al gel,

tro l’endeman, que-l sols s’espan

per la fuelha vert el ramel.

Enquer me menbra d’un mati

que nos fezem de guerra fi

e que-m donet un don tan gran:

sa drudaria e son anel.

Enquer me lais Dieus viure tan

qu’aja mas mans jos son mantel !

Qu’eu non ai song d’estraing lati

Que-m parta de mon Bon Vezi (1)

Qu’eu sai de paraulas com van

Ab un breu sermon que s’espel;

Que tal se van d’amor gaban,

Nos n’avem la pessa e-l coutel. (2)

Guilhem de Peitieu (1071-1126)

Franc Bardou, à Belpech, chante Guillaume de Poitiers

Franc Bardou, à Belpech, chante Guillaume de Poitiers.© J.-Cl. Peytavie.

(1)  » mon bon voisin », surnom en poésie de la Dame de Guilhem de Poitiers.
(2) avoir le morceau et le couteau, c’est-à-dire tout ce qu’il faut pour manger; être bien servi.

 

 

 

 

Avec la douceur du temps nouveau,

les bois se couvrent de feuilles et les oiseaux

chantent, chacun en son latin,

suivant le vers d’un nouveau chant.

Donc il est bien de se réjouir

de ce dont on a le plus envie.

De là où se trouve selon moi le plus de bien et de bonté

je ne vois (venir) ni messager ni lettre scellée,

(c’est) pourquoi je ne dors ni ne ris

ni n’ose m’avancer,

jusqu’à ce que je sache, du fin mot de cela,

s’il en va comme je le demande.

Il en va de notre amour

comme de la branche d’aubépine

qui reste sur l’arbre, tremblante, 

dans la nuit, à la pluie et au gel,

jusqu’au lendemain où le soleil se répand

sur les feuilles vertes et le rameau.

Je me souviens encore d’un matin

où nous mîmes fin à notre guerre ;

elle m’y accorda un don si grand,

sa chair d’amour, et son anneau.

Que Dieu me laisse vivre autant

que j’aie mes mains sous son manteau.

Car moi, je n’ai cure d’étranges latins

qui me distancieraient de « mon Bon Voisin »

et je sais comment il en va des paroles

qui éclosent en un bref sermon :

il en est qui se vantent d’amour.

Nous, nous avons la pièce et le couteau !

Guilhèm IX d’Aquitània

trad. F. Bardou

La Ganguise.

La Ganguise.© Franc Bardou.


Ouverture des 6e Rencontres de Serres. Les troubadours et l’amour courtois. Les vies imaginaires du troubadour Peire Vidal.

10 juillet 2012

Le troubadour Peire Vidal par le peintre Carlos Pradal (1832-1988). Dessin illustrant un article de MIchel Roquebert dans La Dépêche du Midi.© DR.

Jeudi 12 juillet à 18 heures débutent les 6e Rencontres de Serres, organisées par les amis de Jean DESCHAMPS et l’Association Patrimoine de Serres, au théâtre en plein air du château de Serres, dans l’Aude, entre Couiza et Arques. La première rencontre est consacrée à l’Occitanie médiévale:

Les troubadours et l’amour courtois. Les vies imaginaires du troubadour Peire Vidal.

Avec Michel ROQUEBERT, historien, Charles PEYTAVIE, historien médiéviste et Franc BARDOU, écrivain et poète occitan. Entrée libre.

Le troubadour toulousain Peire Vidal (vers 1150-vers 1210) a vécu en Languedoc à l’époque de l’essor du trobar et du développement du catharisme. Depuis Toulouse et les cours de Carcassonne, de la Montagne Noire et du Lauragais, il a parcouru le monde ouvert à la civilisation occitane de son temps, mettant sa plume au service des plus grands princes de ce monde (le comte Raymond V de Toulouse, le roi d’Aragon Alphonse II de Castille, Barral des Baux, vicomte de Marseille). On le retrouve aussi à la cour d’Alphonse VIII, le roi de Castille ; il voyage même jusqu’en Hongrie, à Gênes en Italie ou bien encore à Malte en 1204. Sa vie est un roman fabuleux dont on connaît encore le fameux épisode comme ceux racontant ses amours malheureuses avec la Louve de Pennautier.

Dessin de Carlos Pradal.© DR.

A travers le récit de sa vie et les textes  de ses poèmes (que Franc Bardou évoquera et chantera sur la scène du théâtre en plein air de Serres), les historiens Michel Roquebert et Charles Peytavie dresseront un portrait de l’Occitanie médiévale avant qu’elle ne subisse les coups de la Croisade contre les Albigeois.

 


3e journée René Nelli à Bouisse. L’hommage à René Nelli de Gérard Zuchetto, Frédéric Bousquet et Thierry Gomar.

23 août 2011

Gérard Zuchetto entouré par Frédéric Bousquet et Thierry Gomar. © Jean-Claude Peytavie.

Aux troisièmes rencontres du château de Bouisse, Gérard Zuchetto, fondateur et directeur du Troubadour Art Ensemble, nous a honoré de sa visite, accompagné des musiciens virtuoses Frédéric Bousquet et Thierry Gomar. Le compositeur et chef d’orchestre, spécialisé dans la reconstitution de la musique médiévale occitane, était venu rendre un vivant et vibrant hommage au poète René NELLI, en cueillant ça et là des pièces de son œuvre poétique occitane afin de les exprimer pour la première fois dans des créations musicales contemporaines, spirituelles et vertigineuses. Devant un public attentif et fasciné, les trois musiciens, avec la complicité de Franc Bardou, ont tissé ensemble, dans une belle et harmonieuse complicité, un voile lumineux de fatidique dans les masses obscures du hasard, suivant un procédé à la fois artistique et pédagogique qui s’est efforcé de correspondre le plus possible au perspectives nelliennes. Qu’ils en soient ici encore chaleureusement remerciés.

Il est possible de découvrir les créations discographiques de ces trois musiciens en se rendant sur le site de Art-Troubadours.com à l’adresse http://www.art-troubadours.com/index.html

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