Samedi 3 Octobre à Laurac (Aude). Journée de conférences autour du catharisme et de la Croisade albigeoise.

28 septembre 2015
Laurac. Photo Franc Bardou.

Laurac. Photo Franc Bardou.

Samedi 3 octobre 2015, le village de Laurac (près de Castelnaudary) accueille une grande journée de conférences grand public sur le thème de la Croisade albigeoise et du catharisme. A l’initiative de Paul Duffy, archéologue irlandais, biographe du comte d’Ulster Hugues II de Lascy, croisé irlandais, venu rejoindre la Croisade de Simon de Montfort en 1209 et devenu pendant au moins neuf ans seigneur de Laurac et de Castelnaudary, cette journée va faire le point sur le parcours de ce seigneur irlandais et présenter le Languedoc au temps de la Croisade.

Au cours de cette journée, vous pourrez assister aux conférences de Paul Duffy, Pilar Jimenez, Florence Guillot, Charles Peytavie, Jean Catalo, Gauthier Langlois et Lucien Ariès.

Sera présentée également toute la journée une exposition retraçant le parcours du seigneur Hugues II de Lascy depuis ses terres irlandaises jusqu’à Carcassonne, Laurac, Castelnaudary et Toulouse. Sera évoquée son rôle déterminant dans la vie religieuse du Lauragais à travers son soutien au futur saint Dominique et aux chevaliers Hospitaliers et la manière dont il sera chassé de Laurac et Castelnaudary en 1221 par le jeune comte de Toulouse. Rentré en Irlande, il retrouve son comté d’Ulster et fera la paix avec la Couronne anglaise jusqu’à sa mort en 1242. L’intégration de Laurac et Castelnaudary dans le comté de Toulouse en 1229 à la faveur du traité de Paris l’empêchera de revendiquer ses terres languedociennes.

Accès aux conférences gratuit, Mairie de Laurac, à partir de 10 h jusqu’à 17 h.

Entrée libre et gratuite
Pour réserver une place veuillez contacter le 04 68 78 12 61

Lieu du colloque: Mairie de Laurac, Place Blanche de-Laurac, à l’entrée du village.

Les organisateurs du colloque ont prévu un buffet froid pour le déjeuner (prix environ 10 euros par personne).

La Réservation est nécessaire sur le numéro 04 68 78 12 61

Venir découvrir, le 3 octobre 2015 dans le charmant village de Laurac-le-Grand, l’histoire peu connue du comte d’Ulster en Lauragais pendant la croisade des Albigeois, les lieux et personnes qu’il a côtoyés, à travers une exposition  et un colloque d’archéologues et d’historiens.

De Carrickfergus à Carcassonne.

  • 10:00 François STEENKESTE : Allocution d’ouverture
  • 10:10 Paul DUFFY : De Carrickfergus à Carcassonne – Le Comte d’Ulster en Lauragais
  • 10:50 Pilar JIMENEZ : Origines et implantation de l’Eglise des bons hommes en Languedoc
  • 11:30 : Pause
  • 11:40 Florence GUILLOT : La fortification de Montréal-de-Sos (Ariège-Pyrénées) de la Croisade aux lendemains du traité de Corbeil
  • 12:20 Charles PEYTAVIE : Éléments sur la genèse d’un mythe historique et littéraire – le souvenir de dame Guiraude de Laurac
  • 13:00 : Déjeuner
  • 14:00 Jean CATALO : Eléments du système fossoyé du Château Narbonnais de Toulouse, fin XIIe-XIIIe siècles
  • 14:40 Gauthier LANGLOIS : Les sceaux de Simon de Montfort, un itinéraire politique
  • 15:20 Lucien ARIES : La victoire des occitans à la bataille de Baziège de 1219
  • 16:00 : Fin du colloque.
Laurac. Photo Franc Bardou.

Laurac. Photo Franc Bardou.

 

 


Nouvelle Journée découverte de l’AEC à Saint-Sulpice-La-Pointe, samedi 26 septembre 2015. Sur les pas des cathares au confluent du Tarn et de l’Agoût.

1 septembre 2015
Les ruines du Castella, le château rebâti par Sicard Alaman à Saint-Sulpice.

Les ruines du Castella, le château rebâti par Sicard Alaman à Saint-Sulpice. Photo Charles Peytavie.

Samedi 26 septembre 2015. Nouvelle journée découverte de l’AEC / René Nelli à Saint-Sulpice-La-Pointe dans le Tarn.Sur les traces des cathares au confluent du Tarn et de l’Agoût.

Plusieurs pages d’histoire au programme :
Le lignage des Alaman au cœur de la Croisade Albigeoise.La création de la bastide de Saint-Sulpice et la reconstruction du Castella par le seigneur «bastidor» Sicard Alaman dans la seconde moitié du XIIIe siècle.
Les derniers cathares de Saint-Sulpice au début du XIVe siècle autour du Bon Homme Pierre Authié.
L’histoire et la visite du souterrain médiéval du Castella.

PROGRAMME DE LA JOURNÉE
09 h 30 – 10 h 00: Accueil par notre présidente Annie Lambert à l’Office de tourisme de Saint-Sulpice-La-Pointe (Tarn).

Le souterrain du Castella.

Le souterrain médiéval du Castella, une visite unique en son genre.

10 h 00 – 12 h 00: Conférences inédites et discussion.
Charles Peytavie, historien médiéviste : Un lignage au cœur de la Croisade albigeoise et de la lutte contre l’hérésie, les Alaman.
Apparentés aux seigneurs de Penne, les Alaman occupent d’abord une place importante dans l’essor de la cité d’Albi au tournant des années 1120-1140. Au début du XIIIe siècle, ils ont la confiance de Raymond VI. A travers cette conférence, nous verrons comment Doat Alaman et ses fils vont se conduire au cours des événements de la Croisade albigeoise et comment ils vont profiter des années qui suivent ce conflit pour constituer un important domaine en Toulousain, en Albigeois et en Agenais. Conseiller et lieutenant de Raymond VII à partir de 1239, Sicard Alaman devient son homme de confiance. Devenu indispensable, il maintiendra son pouvoir et son influence auprès du capétien Alphonse de Poitiers.

Ruines du château de Saint-Sulpice.

Bernard Mahoux, écrivain, auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de Saint-Sulpice : Le mouvement de création des bastides après le traité de Paris. Histoire de la bastide de Saint-Sulpice.
Ces interventions seront suivies d’une discussion autour de l’action de Sicard Alaman dans les domaines des comtes de Toulouse au XIIIe siècle et la présence du catharisme à Saint-Sulpice au début du XIVe siècle autour du Bonhomme Pierre Authié. Bernard Mahoux évoquera aussi l’histoire de la comtesse Jeanne de Boulogne, duchesse du Berry, réfugiée à Saint-Sulpice en 1418 pour fuir son second mari et contrainte de frapper de la fausse monnaie dans les souterrains du château pour survivre.

12 h 30 : Repas en commun au restaurant Au Relais fleuri (1 Avenue Rhin et Danube)

L’église de la bastide de Saint-Sulpice (XIVe siècle)

 

14 h 00 – 17 h : Visite guidée de la bastide créé entre 1240 et 1247 par Sicard Alaman en compagnie de Bernard Mahoux. Visite de l’église gothique de Saint-Sulpice commencée vers 1367. Visite des ruines du château de Saint-Sulpice (Le Castella) posé sur une motte castrale, dans un bel écrin de verdure. Visite guidée avec les hôtesses de l’Office du Tourisme du souterrain du Castella, seul souterrain de ce type ouvert à la visite dans la région.

Le programme et le bulletin d »inscription en pdf en cliquant ici :

Programme JD Saint-Sulpice (Tarn) 26 septembre 2015

 

Le pont suspendu de Saint-Sulpice, audessus de l’Agoût vu depuis le Castella.


Prochaine rando-découverte sur les traces des cathares en Cabardès à Montolieu, samedi 04 avril 2015, à partir de 13 h 45.

8 mars 2015
Montolieu.

Montolieu. Photo Franc Bardou.

Sur les pas des cathares à Montolieu.

Une nouvelle rando-découverte organisée par l’Association Patrimoines, vallées des Cabardès et l’Association d’Etudes du Catharisme / René Nelli, samedi 04 avril 2015.

en compagnie de Franc BARDOU, Jean-Claude CAPERA et Charles PEYTAVIE.

Rendez-vous à partir de 13 h 30, sur le parking (155 m), chemin de la chapelle St Roch, (en arrivant à Montolieu, après la maison de retraite Saint Vincent de Paul, ancien couvent, à droite). Rando-découverte facile d’environ 3 h sous l’entière responsabilité de chacun des participants, chaussures de marche conseillées.

Des épisodes méconnus de la résistance à la Croisade

Montolieu. Eglise Saint-André, détail. Photo Franc Bardou.

Montolieu. Eglise Saint-André, détail. Photo Franc Bardou.

Bien que siège de l’une des plus importants et des plus anciens monastères bénédictins de la Montagne Noire (Saint-Jean de Valsiguier attesté dès le début du IXe siècle), le village fortifié de Montolieu fut, au cours des XIIe et XIIIe siècles, une plaque tournante de l’activité des Bons hommes en Cabardès et en Carcassès. Plusieurs d’entre eux résident dans le village ou y sont reçus régulièrement par la noblesse locale, en particulier la bonne société féminine du lieu. En août 1209, quelques jours après la prise de Carcassonne, l’abbaye de Montolieu est attaquée, pillée et brûlée par les hommes du Cabardès, partisans du vicomte Raymond-Roger Trencavel. Les moines bénédictins et leur prieur Isarn d’Aragon sont contraints de fuir vers la Cité où ils trouvent refuge auprès des croisés. Cet épisode va fortement marquer l’avenir de la communauté villageoise et ses relations avec le monastère à l’époque de la Croisade (entre 1209 et 1229) et dans les années qui vont suivre au cours desquelles s’installent à Carcassonne et l’autorité royale et l’Inquisition.

Une présence active des hérétiques au plus fort de la Croisade

Sceau de la communauté de Montolieu, 1303.

Sceau de la communauté de Montolieu, 1303.

En 1220, les moines vont obtenir d’Amaury de Montfort tout pouvoir seigneurial sur les habitants de Montolieu. Mais au même moment, le Cabardès devient, avec Limoux en Razès, l’un des grands pôles de résistance à la Croisade. C’est la période connue sous le nom de « guerre de Limoux et de Cabaret ». Les prédicateurs cathares sont de retour à Montolieu et prêchent à nouveau devant la noblesse locale. Cette adhésion de la communauté aux forces qui s’opposent aux croisés provoquera le démantèlement des fortifications du castrum rebelle. L’intégration du Cabardès dans le domaine royal capétien à partir de 1229 ne freine pas l’activité des Bons hommes à Montolieu et ses environs. Même l’effort des moines de se rapprocher de la population en lui concédant des libertés et franchises n’y fera rien. Les habitants de Montolieu semblent vouloir rester fidèles à la lignée des Trencavel.

Une population rebelle face au roi de France et à l’Eglise

L'église paroissiale Saint_André de Montolieu, chef d'oeuvre de l'art gothique méridional et instrument de reconquête spirituelle de la population à la fin du XIIIe siècle.

L’église paroissiale Saint-André de Montolieu, chef d’oeuvre de l’art gothique méridional et instrument de la reconquête spirituelle de la population à la fin du XIIIe siècle. Photo Franc Bardou.

Conséquence, en août 1240, la population de Montolieu se rallie à Raymond Trencavel. Lors du passage du vicomte et ses faydits, le monastère subit à nouveau de nombreux dégâts. Les bâtiments monastiques sont envahis. L’échec de la prise de Carcassonne engendre des représailles : Jean de Baumont marche avec les troupes capétiennes vers Montolieu; il assiège la localité, s’en rend maître et la rase de fond en comble. Les libertés villageoises sont abolies par les moines avant d’être renégociées, la population est soumise à de fortes amendes. Consécutivement, l’Inquisition débute la traque des hérétiques en Cabardès et cherche à connaître les réseaux d’entraide présents dans le village. Certains hérétiques seront emmurés à Montolieu même. Quant aux moines, outre le fait qu’ils vont considérablement enrichir le patrimoine de leur abbaye avec les biens confisqués aux faydits de la région, ils vont devoir entreprendre dans seconde moitié du XIIIe siècle la reconquête spirituelle des habitants de Montolieu. Cela se concrétisera par la reconstruction de l’église paroissiale au centre du nouveau village, l’église Saint-André, aujourd’hui considérée comme un chef d’oeuvre de l’art gothique méridional.

Au cours de la visite, l’historien médiéviste Charles Peytavie reviendra en détails sur tous ces épisodes méconnus de l’histoire de la communauté de Montolieu; Franc Bardou évoquera l’art des troubadours contemporains de cette histoire et Jean-Claude Capéra nous proposera une approche paysagère et géologique des lieux parcourus (il nous parlera tout spécialement du calcaire de Montolieu). La rando comprend la visite de l’église Saint-André.

Montolieu depuis la croix de Saint-Roch. Une étape de notre rando-découverte. Photo Jean-Claude Capéra.

Montolieu depuis la croix de Saint-Roch. Une étape de notre rando-découverte. Photo Jean-Claude Capéra.


Conférence sur le consolament. Samedi 11 octobre 2014 à Carcassonne. Auditorium des Jésuites, 14 h 30. entrée libre.

8 octobre 2014

Carcassonne, samedi 11 octobre 2014, l’AEC / René Nelli débute son cycle de conférences de fin d’année consacré au catharisme et à l’histoire de la société médiévale méridionale.
L’historien médiéviste Charles Peytavie proposera une conférence intitulée:
Au cœur des pratiques rituelles et sociales des communautés cathares, le consolament ou baptême spirituel.

Carcassonne, ville basse, Auditorium des Jésuites, à 14 h 30. Entrée libre.

Rite public et collectif au cœur de la liturgie et de la vie religieuse des Bons hommes, le consolament, appelé aussi « saint baptême de Jésus-Christ », est le seul sacrement que les cathares considèrent comme fondé par le Christ et attesté par les Ecritures. Geste de salut aux apôtres, il marque le moment crucial au cours duquel le ou la novice, adulte et en pleine conscience, choisit d’intégrer l’Eglise des Bons chrétiens. Baptême par imposition des mains, complémentaire du baptême de l’eau, il a aussi valeur de pénitence, déliant des péchés et il est aussi considéré en particulier par les croyants comme une extrême-onction offrant au moment de sa mort au récipiendaire une garantie de salut.
Depuis quelques années, le consolament fait l’objet de nombreuses recherches dont certains résultats ou hypothèses seront présentés au cours de cette conférence. D’abord du point de vue de l’histoire des croyances chrétiennes et de celle des pratiques sacramentaires. Il s’agit ici de s’interroger par exemple sur les nombreuses variations que l’on observe dans sa pratique à l’échelle des diverses communautés cathares présentes dans l’Occident chrétien entre les XIIe et XIVe siècles. Une autre question est également posée sur le lien réel ou supposé entre la tradition cathare du baptême de l’esprit et le rite d’initiation proposé par d’autres mouvements dissidents orientaux comme les bogomiles. Et puis d’autres historiens se sont aussi penchés sur le consolement en tant que pratique sociale essayant de comprendre l’impact de ce rite au cœur des sociétés dans lesquelles il était pratiqué. La réception du consolament par certains membres d’une famille a-t-elle toujours été bien reçue par le reste de leurs proches ? A l’intérieur d’un foyer de croyants, comment se prenait la décision de passer ce cap décisif de sa vie religieuse ? Quel impact ce choix pouvait-il avoir dans la vie courante ?
Là encore, la relecture des sources à notre disposition montre que la réception du consolament est un enjeu crucial qui questionne toutes les composantes de la société.


Une nouvelle conférence sur Pennautier au temps de cathares. Après le destin de la famille seigneuriale, la vie de la communauté villageoise.

19 mai 2014

[Conférence à Pennautier. Samedi 24 mai 2014 au théâtre Na Loba à 18 h 30]

Le village fortifié de Pennautier en Cabardès.

Le village fortifié de Pennautier en Cabardès.

L’historien médiéviste Charles Peytavie poursuit son exploration de l’histoire de Pennautier au temps des cathares et vous propose une nouvelle conférence inédite:

Pennautier au Moyen Age (XIIe-XIVe siècles). L’essor d’une communauté villageoise au temps des cathares, du roi et des inquisiteurs.

Après s’être intéressé le mois dernier au sort et à la participation de la famille seigneuriale de ce village du Cabardès pendant les événements de la Croisade albigeoise, découvrons qu’elle fut la vie de la communauté villageoise de Pennautier durant cette époque troublée à l’origine de profonds bouleversements politiques, religieux et sociaux.

Résumé de la conférence:

Pennautier au Moyen Age (XIIe-XIVe siècles). L’essor d’une communauté villageoise au temps des cathares, du roi et des inquisiteurs.

Que sait-on de l’histoire de la communauté villageoise de Pennautier entre les XIIe et XIVe siècles ? Quel sort lui est réservé pendant les événements de Croisade albigeoise ? Comment tous ceux qui n’appartenaient pas aux clans qui dirigeaient la destinée du castrum et qui ne furent chassés pas de leurs terres par les croisés ont-ils vécu la lutte acharnée contre les hérétiques qui sera désormais portée au cœur de leur famille et de leur paroisse par les inquisiteurs et les frères des ordres mendiants ? Nous verrons comment pendant de longues années certains Pennautierois vont se montrer profondément fidèles aux Bons hommes, leur offrant gîte et couvert ou organisant leurs prédications clandestines. Ce dévouement a touché toutes les catégories de population et même parfois les plus surprenantes à commencer dans les années 1280 par le curé de leur village lui-même, un nommé Arnaud Morlane. Drôle d’homme. Accusé par ses ouailles d’avoir été consolé par les Bons hommes quelques minutes avant sa mort, cela lui vaudra d’être exhumé trente-cinq ans plus tard et d’être brûlé au nom de l’Inquisition !

Sceau de la communauté de Pennautier en 1303.

Sceau de la communauté de Pennautier en 1303.

Dans un tel contexte, les habitants de Pennautier devront aussi s’adapter à un nouveau seigneur suzerain, le roi de France, qui n’entend rien lâcher de ses prérogatives juridiques et économiques, à l’instar, comme nous l’observerons, de la pugnacité qu’il déploie pour s’opposer au comte de Foix qui réclame la haute justice sur le village.
Nouvel Eldorado avant l’heure, le Cabardès attire toutes les convoitises et le contrôle de Pennautier est une des clés de la stratégie mise en œuvre par la Couronne, et d’autres, pour renforcer leur pouvoir sur ce territoire et reléguer définitivement au second plan l’empreinte de ses anciens seigneurs. Car d’ailleurs qui saurait résister à la promesse d’importants revenus tirés de la mise en valeur de ses forêts, de ses terres arables ou de ses activités textiles, minières et métallurgiques ?
Face à tout cela, dans cette société médiévale où chacun cherche à tirer son épingle du jeu, nous verrons comment a pris forme la communauté des Pennautierois et comment au début du XIVe siècle elle s’est enfin dotée de sa propre identité juridique au point de compter désormais parmi les « bonnes villes » d’un domaine royal capétien en passe d’être presque définitivement respecté.


31 mai 2014. Une nouvelle journée découverte de l’AEC : les Corbières au temps des Bons hommes. Visite du château de Montséret et du village médiéval de Fontjoncouse.

11 mai 2014

Samedi 31 mai 2014, l’AEC / René Nelli vous propose une nouvelle journée découverte : les Corbières au temps des Bons hommes. Visite du château de Montséret et du village médiéval de Fontjoncouse.

Nombre d’inscrits limité à 70 personnes.

PROGRAMME DE LA JOURNÉE

Les ruines du château de Montséret dans les Corbières.

Les ruines du château de Montséret dans les Corbières.

 

10 h : Rassemblement des participants à Montséret sur le parking de la cave coopérative au centre du village.

10 h 15 : Accueil des participants autour de la présidente de l’AEC / René Nelli Annie Lambert et du coordonateur de la journée Michel Gybels.

10 h 30 – 12 h : Visite des ruines du château de Montséret. Chemin d’accès en pente douce. Chaussures de marche recommandées.
Évocation de l’histoire de la famille des Amat de Montséret, un clan seigneurial dans l’entourage des Trencavel (XIe-XIIe siècles), leurs liens avec les grandes abbayes des Corbières (Lagrasse, Fontfroide) et ce qu’il advint d’eux au temps de la Croisade albigeoise. Par Charles Peytavie, historien médiéviste.

Le château de Montséret.

Le château de Montséret.

12 h 30 : Repas au restaurant Le Dauphin à Montséret (2 Rue des Bergeries à Montséret).

14 h 30 : Départ pour Fontjoncouse (Direction Durban par D 611 puis suivre Fontjoncouse).

15 h 15 : Rendez-vous à Fontjoncouse, parking à l’entrée du village. Visite de l’église Sainte-Léocadie, chef d’oeuvre de l’art roman et visite du village (fortification, ancien château des archevêques de Narbonne) avec les historiens médiévistes Charles Peytavie et Gauthier Langlois.

L'église romane Sainte-Léocadie de Fontjoncouse.

L’église romane Sainte-Léocadie de Fontjoncouse.

Après avoir reçu de Charlemagne en mars 793 un lieu réputé inculte nommé «Fontes», un certain Jean, réfugié espagnol qui avait vaincu les sarrasins à Ponts dans le comté de Barcelone, s’y installe avec une vingtaine de compatriotes. En 963, le domaine et ses trois églises entrent dans le patrimoine des archevêques de Narbonne qui les conservent jusqu’à la Révolution.
Gauthier Langlois nous présentera aussi les toutes dernières découvertes faites ces dernières années au sujet de la vie spirituelle très riche dans les Corbières au XIe et XIIe siècles (monastères, ermitages, maisons hospitalières).

Le bulletin d’inscription pour la journée et le bulletin de réservation pour le repas en commun au restaurant Le Dauphin à télécharger ici :

Journée découverte AEC 31 mai 2014 Montséret Fontjoncouse


Conférence: Les Marceille, un lignage méridional du Razès au cœur de l’hérésie.

8 mai 2014

Samedi 17 mai 2014.
La Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude organise sa séance mensuelle à Limoux. L’après-midi, à partir de 14 h 45, elle organise une séance publique ouverte à tous consacrée au site de Marceille, entre Limoux et Pieusse. RDV devant l’abri des pèlerins à l’entrée du parc de la basilique.
A cette occasion, l’historien médiéviste Charles Peytavie reviendra sur une page méconnue de l’histoire de ce site liée à l’histoire du catharisme.

Charles Peytavie : Les Marceille, un lignage méridional du Razès au cœur de l’hérésie.

Le site de Marceille, entre Limoux et Pieusse, aujourd'hui occupé par le parc de la basilique gothique. Au fonds le pic de Nore.

Le site de Marceille, entre Limoux et Pieusse, aujourd’hui occupé par le parc de la basilique gothique. Au fonds le pic de Nore. Photo Franc Bardou.

Avignonet. © Franc Bardou.

Avant d’être le lieu d’un pèlerinage très réputée dès le XIVe siècle, Marceille près de Limoux fut au XIIe et XIIIe siècle une petite localité et un terroir très disputés qui ont donné leur nom à un lignage très en vue dans le Razès. Ces chevaliers de Marceille vivaient dans l’entourage des seigneurs des grandes familles du Razès (les Alaigne, vicomtes du Razès, les seigneurs de Pieusse ou de Routier) et du Lauragais (en particulier les Laurac), fidèles aux Trencavel. Les sources inquisitoriales nous révèlent aussi leur lien étroit avec les Bons Hommes. Charles Peytavie, reviendra tout particulièrement sur le destin du chevalier Raymond de Marceille. Dans les années 1230, ce chevalier faidit ayant participé aux guerres contre Montfort, rend de nombreuses visites à Montségur. De toutes les batailles (siège de Carcassonne en 1240, expédition d’Avignonet contre les inquisiteurs en 1242) celui en qui l’historien Michel Roquebert verra l’un des « sept samouraïs de Montségur » est chargé de la défense du pog. Il choisit d’y mourir en mars 1244 sur le bûcher par fidélité à ses convictions religieuses.

Cette première intervention sera suivie d’une conférence de l’historienne de l’art Julie Grassin Delyle : Nouveaux regards sur les décors sculptés de Notre-Dame de Marceille à Limoux, XVIIe-XVIIIe siècles

et d’une visite de l’église gothique avec les deux historiens.


Vendredi 25 avril 2014, à Pennautier, Charles Peytavie présente une conférence inédite sur les seigneurs de Pennautier au temps des cathares et de la Croisade albigeoise.

22 avril 2014

[Conférence]

L’AEC / René Nelli vous recommande vendredi 25 avril 2014 à 18 h 30, Théâtre Na Loba à Pennautier, la conférence inédite de Charles Peytavie, historien du catharisme et de la Croisade albigeoise.

Les Pennautier. L’histoire mouvementée d’un lignage au cœur de la Croisade albigeoise et de la lutte contre l’hérésie (XIIe-XIVe siècles).

Sceau de la communauté de Pennautier, 1303. Cliché Gauthier Langlois.

Sceau de la communauté de Pennautier, 1303. Cliché Gauthier Langlois.

Présents depuis le début du XIIe siècle dans l’entourage des vicomtes de Carcassonne, les Trencavel, les seigneurs de Pennautier témoignent d’une fidélité sans faille à leurs suzerains au moment où ceux-ci deviennent la cible de l’Eglise de Rome et de la Croisade contre les Albigeois. Comptant parmi eux de nombreux fidèles au christianisme des Bons Hommes voire même des membres de ce clergé dissident, ils deviennent à leur tour la cible des croisés puis des inquisiteurs. Alors que plusieurs membres du lignage sont condamnés pour hérésie ou complicité avec les hérétiques, d’autres rejoignent les insurgés qui tentent de reprendre Carcassonne au nom de Raymond Trencavel en 1240. Faydits notoires et exemplaires, traqués désormais autant par le lys et que par la croix, ils n’hésitent pas à braver le danger organisant plusieurs voyages jusqu’à Montségur afin d’écouter la parole des plus grands dignitaires du catharisme. Privés de leurs biens et de leurs droits sur la seigneurie de Pennautier, dépossédés au profit de la Couronne, ils payeront longtemps, comme nous le verrons, leurs engagements politique et religieux. On comprend pourquoi, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, leurs héritiers ne parviendront jamais à retrouver l’intégralité de leurs biens même au prix d’un long et redoutable bras de fer judiciaire avec le roi et ses représentants dans la sénéchaussée de Carcassonne. Il faudra du temps pour que les derniers membres du lignage de Pennautier deviennent des serviteurs zélés du souverain capétien. Quant à la réconciliation avec l’Eglise, nous verrons comment elle advint en offrant à certains des membres de cette turbulente famille de très belles opportunités de carrière.


Le catharisme dans une société urbaine languedocienne en mutation : le cas de Limoux au XIIIe et XIVe siècles.

11 novembre 2011

La Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude vous invite  le samedi 19 novembre à 15 h 30, dans la ville basse de Carcassonne, à l’auditorium de la chapelle des Jésuites, rue des Etudes, à la conférence de Charles Peytavie, historien médiéviste, président de la Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude, intitulée

Le catharisme dans une société urbaine languedocienne en mutation: le cas de Limoux au XIIIe et XIVe siècles.

Entrée gratuite.

L'église Saint-Martin de Limoux. © Franc Bardou.

Au début du XIIIesiècle, dans le contexte de la répression contre les hérésies dans le Midi de la France, la ville de Limoux est considérée comme un foyer majeur de la dissidence religieuse. Déclarée « faydite et rebelle » dès les débuts de la Croisade albigeoise en 1209, sa population est excommuniée en 1227 pour avoir accordé son aide et l’asile aux hérétiques. Son engagement contre les armées royales de Louis VIII et Louis IX est tel que le conflit étendu à tout le Razès et à la Haute vallée de l’Aude prendra, chez ceux qui en furent les témoins, le nom de « Guerre de Limoux ». En conséquence, dès 1242, Limoux est l’une des villes du Midi les plus frappées par l’Inquisition. Ce tribunal s’attaque à toutes les couches sociales de la cité convaincues de proximité avec l’hérésie des Bons hommes : la petite noblesse locale (les Marceille, les Taich, etc.) dont les membres continuent d’apporter avec régularité  et opiniâtreté leur aide aux  hérétiques et aux défenseurs de Montségur et les notables ou artisans de la ville déclarés accusés d’avoir assisté à des réunions hérétiques ou de leur avoir apporté assistance et soutien matériel. En quelques années, pénitences, condamnations et sanctions s’abattent sur la ville sans que pour autant ne s’éteigne définitivement ce vivier de la foi cathare.

Limoux. Le clocher de l'ancien couvent des franciscains (XIVe siècle). © Franc Bardou.

Au début du XIVe siècle, les Bons hommes Pierre et Jacques Authié peuvent encore bénéficier d’un solide réseau de croyants dans cette cité qui cultive toujours un fort esprit d’indépendance face aux pouvoirs dominants. Mais dans une société urbaine languedocienne en pleine mutation et une ville devenue le terrain de prédication de nombreuses institutions religieuses catholiques, le catharisme s’est désormais profondément marginalisé. Les raisons de cet effacement progressif sont complexes mais l’étude d’un cas comme celui de la ville de Limoux permet d’avancer quelques hypothèses.