Retour en images sur la journée découverte de Toulouse (2): la maison de l’Inquisition.

30 mars 2012

Entrée de la maison de l'Inquisition. © Charles Peytavie

Après la visite des vestiges de l’ancien Château Narbonnais, les adhérents de l’AEC présents à Toulouse le 10 mars dernier, on put découvrir d’autres lieux chargés d’histoire autour de la place du Salin à commencer par la maison de l’Inquisition.

Cette maison était à l’origine la propriété de la famille Seilan. Son nom vient probablement de la localité de Seilh (Haute-Garonne). Au XIIe siècle, les Seilan sont des hommes du comte de Toulouse. Bernard Seilan et Guillaume Seilan sont viguiers du prince toulousain dans la cité mais la famille ne semble pas faire partie de l’oligarchie locale dans laquelle se recrutent à la fin du siècle les consuls de la cité. En 1188, un certain Pierre Seilh au service du comte Raymond V est capturé par les hommes de Richard Coeur de Lion, lequel ne ménage pas sa peine pour le faire libérer. S’agit-il déjà du futur compagnon de Dominique Guzman et futur inquisiteur de Toulouse? Difficile à dire. En 1235, le comte Raymond VII de Toulouse parlant de l’inquisiteur  dit qu’il avait été « de la cour de ses pères ». Mais cela ne lève pas le doute. Il faut attendre un acte de 1207 pour être sûr d’être en présence de celui qui allait abandonner son patrimoine au futur saint Dominique.

Dès que celui-ci s’installe dans Toulouse réconciliée en 1215, son projet religieux s’appuie sur l’aide de Pierre Seilan. Entre le 7 avril 1214 et le 25 avril 1215, celui-ci abandonne le service du comte vaincu par l’Eglise pour rejoindre la mission de prédication que Dominique entend mettre sur pied dans la cité toulousaine. Au début du XIVe siècle, le dominicain Bernard Gui rapportait que Pierre Seilan aimait à dire que  » ce n’était pas l’Ordre dominicain qui l’avait reçu mais lui qui avait reçu l’Ordre dans ses maisons à lui« . Lorsqu’en 1216, les compagnons de Dominique quittent la maison de Pierre Seilan près du Château Narbonnais pour l’église de Saint-Rome, ils conservent  en leur possession leur premier lieu de séjour toulousain. En 1233, elle devient le siège de l’inquisition toulousaine et y demeure jusqu’en 1575, date à laquelle le tribunal inquisitorial est transféré aux Jacobins.

Une partie du groupe de l'AEC s'apprête à visiter la maison de l'Inquisition. © J.-Cl. Peytavie.

L’ancienne maison dominicaine est alors transformé en vicariat observant chargé de l’apostolat dans le quartier. Mais les bâtiments se délabrent. En 1627,  renonçant à les restaurer, les Dominicains toulousains entreprennent la restauration complète du lieu qui est désormais dénommé « couvent de l’Inquisition« . En 1648, on démolit ainsi l’Audience ou Salle des Jugements du tribunal de l’Inquisition. A la place, on choisit de bâtir une grande chapelle rectangulaire dont le mur sud se confond avec le rempart romain de la ville et la tour saint-Dominique en partie conservée. Cette chapelle du XVIIe siècle est devenue aujourd’hui l’auditorium Bruno de Solages de la faculté de théologie. Le magnifique  plafond peint racontant la vie de saint Dominique est l’oeuvre du  frère Balthasar-Thomas Montcornet (1630-1716).

Le plafond peint de la chapelle de la maison de l'Inquisition. XVIIe siècle. © Franc Bardou.

En 1771, le chapitre nationale des Dominicains décident de supprimer le vicariat, cédant aux instances de l’archevêque de Toulouse Loménie de Brienne (1763-1788) qui trouvait son nom de couvent de l’Inquisition « trop odieux dans un siècle aussi éclairé et sous un monarque aussi juste« . La maison devient alors la propriété de deux épiciers de Toulouse, les frères Combes qui l’utilisent comme dépôts. Il faut attendre 1821 pour qu’une nouvelle communauté religieuse s’installe dans les murs, à savoir des Trappistes catalans venus de Perpignan. Ils sont remplacés dès l’année suivante par des prêtres des Missions de France ou Missionnaires de France, puis en 1832 par les Jésuites. Viennent ensuite en 1860 les religieuses de Marie-Réparatrices obligées de quitter les lieux en 1901 avant d’y revenir en 1932. En 1989,  les soeurs vendent l’aile orientale de la maison et l’ancienne chapelle du XVIIe siècle à l’Institut catholique de Toulouse qui y transfère sa Faculté de théologie. L’année suivante, les Dominicains rachètent le reste de l’ancienne maison Seilan; ils l’ouvrent  au public à l’automne 1993.

On peut y voir la chambre dite de « saint Dominique », des souvenirs du Père Lacordaire, restaurateur de l’Ordre en France au XIXe siècle et six panneaux peints du XVIIIe siècle racontant la vie de Dominique longtemps attribués à tort semble-t-il à Balthasar Montcornet.

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Vendredi 30 mars à Montréal (Aude). Nouvelle représentation de la pièce « Aymeric et Guiraude de Laurac ».

29 mars 2012

Nouvelle date dans la tournée entreprise par nos amis de l’association Lauragais au coeur avec la pièce d’Alain Calmettes « Aymeric et Guiraude de Laurac ». Ce vendredi 30 mars à 21 heures, les trente cinq bénévoles seront sur scène à la salle des fêtes de Montréal dans l’Aude. Rappelons le, ce spectacle se compose de seize tableaux retraçant les débuts de la Croisade albigeoise à travers la destinée tragique d’Aymeric de Montréal et de sa soeur Guiraude de Laurac jusqu’à leur mort après le siège de  Lavaur en mai 1211.


Retour en images sur la journée découverte de l’AEC à Toulouse (1).

27 mars 2012

Rendez-vous de l'AEC, place du salin à Toulouse. © Franc Bardou.

Samedi 10 mars 2012, les membres de l’AEC se sont réunis place du Salin à Toulouse pour une première demi-journée consacrée à la visite du « quartier royal » de Toulouse. Au programme de la matinée, les vestiges exceptionnels du Château Narbonnais, l’ancien château comtal devenu palais royal de la ville de Toulouse (aujourd’hui palais de justice de Toulouse), la maison de l’Inquisition et la découverte de plusieurs lieux de mémoire liés à l’histoire du catharisme et de la croisade albigeoise comme les vestiges de l’ancienne prison des Emmurats. Première destination au programme de cette belle journée conçue par Michel Fraysse, les vestiges du Château Narbonnais. En 2005, à l’occasion de la restructuration du palais de justice de Toulouse, une équipe de l’Institut national de recherche archéologiques préventives (Inrap) a mis au jour les vestiges de la forteresse médiévale des comtes de Toulouse. Il est désormais possible de les découvrir en parcourant la crypte archéologique se situant sous le niveau principal du nouveau palais de Justice.

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Conférence sur la fin’amor à travers le Bréviaire d’Amour de Matfre Ermengaud à Béziers le 5 avril 2012.

23 mars 2012

Le jeudi 5 avril prochain à 15h, Peter T.Ricketts, spécialiste du Breviari d’Amor, donnera une conférence à Béziers dans l’amphithéâtre du Centre Universitaire Du-Guesclin sur le « Perilhos tractat de l’Amor de las dònas », les 7500 derniers vers de l’ouvrage. Gratuite et ouverte à tous, cette conférence viendra illustrer et compléter le travail fourni par P.T. Ricketts sur l’oeuvre de Matfre Ermengaud (1246-1322). Dans l’ouvrage qu’il vient tout juste de publier aux Presses Universitaires de Perpignan, Matfre Ermengaud (1246-1322) et le Breviari d’amor (15 euros), Peter T. Ricketts publie et traduit pour la première fois un extrait de ce « périlleux traité de l’amour des dames, selon qu’en ont traité les anciens troubadours dans leurs chansons » (les 657 premiers vers) dans lequel Matfre Ermengaud disserte autour de la nature de l’amour à partir des oeuvres de ses confrères et de ce que ressentent les amants. Cette conférence est une belle occasion de découvrir cette grande oeuvre didactique de la littérature occitane médiévale du XIIIe siècle dans l’attente de sa publication intégrale désormais annoncée comme imminente.


La Société archéologique du Midi de la France recompense Gauthier Langlois pour son travail sur Dame Carcas.

19 mars 2012

Gauthier Langlois a reçu son prix des mains de Daniel Cazes, président de la Société archéologique du Midi de la France.© Charles Peytavie.

Hier, en fin d’après-midi, au cours de la séance solennelle de la Société archéologique du Midi de la France, à l’hôtel d’Assézat à Toulouse, notre ami Gauthier Langlois a reçu le prix spécial de cette prestigieuse société pour son travail d’enquête historique et ethnologique sur  la légende de Dame Carcas. Une petite délégation de notre association autour de son président Philippe Ramon était présente pour féliciter l’historien carcassonnais et souhaiter avec lui un édition prochaine de ce travail désormais remarqué par ses pairs bien au-delà des frontières audoises.


Le programme de notre prochaine rando-découverte est fixé. Rendez-vous à Cabrespine, en Cabardès, le 14 avril 2012.

13 mars 2012

Les ruines du château de Cabrespine. © Jean-Claude Capéra.

L’AEC / René Nelli prépare ses prochains rendez-vous. Comme l’année dernière, en partenariat avec  l’association «PATRIMOINES, vallées des Cabardès », nos bénévoles ont mis en place le  programme d’une nouvelle Rando-découverte . Cette année, nous vous proposons de partir, le samedi 14 avril 2012 sur les pas des Bonshommes dans la vallée du Clamous, autour du village de Cabrespine, en Cabardès, sur les flancs sud de la Montagne noire. Rendez-vous prévu à 13 h 30, sur le  parking du Gouffre de Cabrespine pour une randonnée moyenne de 3 h  environ. Bonnes chaussures recommandées.

Au cours de cette randonnée-découverte, sur un parcours mis au point par Jean-Claude Capéra, Charles Peytavie évoquera l’histoire des cathares dans cette partie du Cabardès, la situation de Cabrespine au temps de la Croisade albigeoise, les liens de l’ancien prieuré Saint-Pierre de Cabrespine avec l’abbaye de Lagrasse ou encore le sort du château de Cabrespine après la Croisade lorsqu’il devint le siège d’une petite garnison du roi de France. Quant à Franc Bardou, il évoquera, avec son talent habituel, les troubadours de la Montagne Noire et du Cabardès et reviendra sur l’évolution de la culture d’oc dans cette partie des anciennes terres des Trencavel et de l’abbaye de Lagrasse au XIIe et XIIIe siècles.


En kiosque.Les cathares. Un dossier de 20 pages dans le magazine Toulouse Mag du mois de mars 2012.

12 mars 2012

Le magazine Toulouse Mag daté du mois de mars 2012, disponible en kiosque à Toulouse, dans la région toulousaine, mais aussi en Ariège et dans l’Aude, consacre un dossier de vingt pages aux cathares réalisé par la journaliste Anne Lestang et illustré par les photographies de Thierry Pons. Vous y retrouverez également des entretiens avec les historiens du catharisme Anne Brenon, Georges Passerat et Charles Peytavie. En dehors de l’histoire des cathares en Languedoc et à Toulouse, l »enquête de la journaliste s’intéresse à la manière dont le catharisme continue à alimenter les passions et certains projets culturels comme la pièce de théâtre Sacré cathares. Personne n’est parfait du romancier et essayiste toulousain Michel Mathe, une pièce qui devrait voir le jour au sein des festivités d’été de la Ville de Toulouse entre les 17 et 29 juillet prochains.

Toulouse Mag. Mars 2012. 3 €. En kiosque.


La Société archéologique de Lavaur propose une conférence de Peter Rickett sur le Breviari d’Amor de Matfre Ermengaud

9 mars 2012

Mercredi 21 mars 2012, la Société archéologique de Lavaur a le plaisir de vous inviter, salle de conférences de la médiathèque Guiraude de Laurac à Lavaur, à la conférence du professeur Peter T. Ricketts, professeur à l’université de Birmingham, docteur honoris causa de l’Université de Toulouse-Le Mirail :

Le Breviari d’Amor de Matfre Ermengaud :

une vision encyclopédique occitane au Moyen Age

Cette conférence est organisée à l’occasion de la sortie du nouveau livre de Peter Ricketts consacrée à ce trésor de la littérature médiévale, Matfre Ermengaud (1246-1322) et le Breviari d’Amor (Presses Universitaires de Perpignan, mars 2012). L’entrée de la conférence est libre et gratuite.

Peter Ricketts

Voici une présentation du Breviari d’Amor proposée par le professeur Ricketts à l’occasion de sa venue à Lavaur pour cette conférence, communiquée par la Société archéologique de Lavaur :

LE BREVIARI D’AMOR DE MATFRE ERMENGAUD DE BEZIERS

Le Breviari d’amor est bel et bien une œuvre encyclopédique, et, comme l’indique le titre, c’est l’amour qui a donné lieu à la création du monde. Cet amour se manifeste sous diverses formes, distinctes selon qu’elles se rapportent à Dieu ou à l’humanité. Ces diverses variétés figurent sur un arbre généalogique représenté dans une miniature, l’albre d’amor, qui occupe une feuille entière, à la suite du prologue, où Matfre nous apprend qu’il a composé son Breviari pour éviter l’oisiveté mais aussi, plus particulièrement, pour satisfaire les amants et les troubadours, qui sont venus lui demander de leur expliquer la nature de l’amour que chantent ces troubadours. Lire le reste de cette entrée »


Gauthier Langlois, historien médiéviste, administrateur de l’AEC / Nelli, primé par la Société archéologique du Midi de la France

8 mars 2012

Dame Carcas. Première représentation connue, vers 1626.

Nous venons tout juste de l’apprendre. Notre ami et administrateur Gauthier Langlois, historien médiéviste, spécialiste de la Croisade albigeoise et de l’histoire médiévale méridionale, bien connu pour ses travaux sur la famille de Termes et l’histoire de l’exploitation minière dans les Corbières, vient de recevoir le prix spécial de la Société archéologique du Midi de la France pour son nouveau travail sur la légende de Dame Carcas :  » Dame Carcas. Une légende épique occitane« .

Gauthier Langlois. © Charles Peytavie.

La remise du  prix aura lieu lors de la prochaine séance publique de la Société à Toulouse, le dimanche18 mars prochain dans la grande salle de l’hôtel d’Assézat, à partir de 16 heures. A noter qu’après la remise des différents prix octroyés par la Société, il sera possible d’assister à une conférence sur les églises du Moyen Age dans le Lot proposée par  Nicolas Bru, Maurice Scèlles et Gilles Séraphin, auteurs du livre Archives de Pierre. Les églises du Moyen Age dans le Lot.

L’ensemble des membres de  l’AEC / René Nelli adresse ses félicitations à Gauthier Langlois et espère que son étude trouvera prochainement un éditeur.

Une partie de cette recherche innovante sur le mythe et la légende de Dame Carcas, qui dérive probablement selon Gauthier Langlois d’une chanson de geste médiévale aujourd’hui perdue écrite  au XIIe ou au XIIIe siècle destinée à appuyer la légitimité des Trencavel, vicomtes de Carcassonne, est à lire dans les deux derniers bulletins de la Société d’Etudes Scientifique de l’Aude: La légende de Dame Carcas. Les origines épiques. Bulletin de la Société d’Etudes Scientifique de l’Aude, tome CIX, 2009 et tome CX, 2010.